Ce site Internet a été réalisé en 2018 par Samuel Gallay, Hugo Medori et Manon Pathier, élèves au Lycée du Grésivaudan de Meylan en première scientifique dans le cadre de leur TPE.

Introduction

De la communication à la cryptographie

“L’homme est un être sociable ; la nature l’a fait pour vivre avec ses semblables.” nous rappelle Aristote dans l’Ethique à Nicomaque (349 av. J-C).
Cette dimension sociale a depuis toujours induit pour l’Homme le besoin fondamental de communiquer.
Ce besoin de communiquer a engendré la naissance des langues, ensemble de signes associés à un sens particulier et défini.
Pour les matérialiser, l’écriture est inventée en Mésopotamie au IVe millénaire avant notre ère.
Rudimentaire au départ (l’écriture cunéiforme consiste à graver sur des tablettes d’argile), son application était limitée : textes de lois, documents comptables par exemple.
L’écriture a donc permis aux humains de communiquer entre eux alors même qu’ils pouvaient être séparés géographiquement. Mais l’Homme a toujours ressenti le besoin de dissimuler certaines informations lors de leur transfert. Comment faire alors pour préserver la confidentialité du message ?

L’art, ou la science de cacher des messages a connu plusieurs formes au cours de l’histoire :

La cryptographie permet donc de transmettre un message chiffré sans nécessairement le dissimuler lors de son transport. Mais les techniques de cryptographie ont été vaincues au cours de l’histoire par des cryptanalystes. On parle de cryptanalyse, discipline inverse de la cryptographie qui consiste à retrouver les messages sans connaître la clef ou la méthode de chiffrement. Ces deux disciplines réunies composent la cryptologie.

Comment la cryptographie s’est-elle adaptée à l’évolution des besoins en communication ?

Nous répondrons à cette problématique en privilégiant une approche chronologique au travers quatre grandes périodes accessibles depuis la frise chronologique interactive suivante.

Conclusion

Bilan, enjeux contemporains et perspectives

L’analyse historique que nous avons développée dans les quatre parties de la frise chronologique montre bien que la cryptologie est une science qui a occupé depuis l’Antiquité une place centrale dans la politique, la diplomatie et la guerre, tout en restant le plus secret possible. La cryptographie a évolué, pour d’une part demeurer efficace (certaines méthodes ayant été découvertes par l’ennemi ou cassées par les cryptanalystes), et pour d’autre part s’adapter aux changements des moyens de transfert des communications.

Depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui, les méthodes de chiffrements se sont perfectionnées. D’abord manuelles, elles sont devenues des méthodes mécaniques relativement simples, et ces dernières se sont à leur tour transformées en machines à chiffrer redoutables. Enfin aujourd’hui elles sont une discipline très théorique, branche des mathématiques appliquées qui atteint un niveau de sécurité et de complexité jusqu’ici inégalé, et qui grâce aux avancées scientifiques et technologiques a encore un large potentiel d’amélioration.

Les chiffrements sauvèrent ainsi les Grecs de la menace perse, accompagnèrent César dans ses conquêtes, dissimulèrent les correspondances politiques et privées de Louis XIV, décidèrent le Président Wilson à rejoindre les Alliés durant la Première Guerre mondiale, et permirent d’épargner des milliers de vies durant la Seconde. D’un autre côté, à chaque époque, la cryptanalyse s’est adaptée et est parvenue souvent à casser ces chiffrements, remettant en cause la sécurité même des Etats et obligeant les cryptographes à innover pour toujours protéger le secret des communications. La guerre continuelle de la cryptographie et de la cryptanalyse a entraîné des découvertes et des progrès multiples en linguistique, en mathématiques, et même jusqu’à l’invention des ordinateurs.

Grâce à la cryptographie, le transport des communications peut se faire sans crainte car le message est inintelligible aux yeux de celui qui ne partage pas le secret de la clef.
Au cours de l’histoire, la cryptologie a aussi changé d’échelle : ponctuelle dans l’Antiquité (campagnes militaires), elle s’est répandue au cours de la Renaissance (diplomatie, et dans une moindre mesure les correspondances privées), pour concerner chacun d’entre nous aujourd’hui.
A l’heure d’un monde globalisé où les nouvelles technologies occupent une place croissante dans l’existence des individus, où les transferts d’informations se sont multipliés avec l’émergence d’Internet, la vie privée est plus menacée que jamais. Ceci implique donc l’action d’une cryptographie efficace, qui assure non seulement la confidentialité mais aussi l’authenticité et l’intégrité des communications. Aujourd’hui, la cryptographie se doit de garantir le droit fondamental à la vie privée, énoncé dans l’article 12 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 : Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation.
La cryptographie d’aujourd’hui est fiable sans être totalement infaillible. Une prochaine étape dans cette quête d’une solution parfaite et inviolable pourrait être la cryptographie quantique, actuellement à l’état de recherche.

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